jeudi 16 novembre 2006

Doriphorie


De ta voix lactée, tu m'as enchanté :
« Ça me fait de l'attraction, y a ta p'tite planète
qui m'trotte dans la tête ! »

Le Déjeuner des canotiers

Au dimanche gris de cet automne fumant de pluie, coiffé de feuilles molles et de nuages détrempés, j'arc-boute la palette de Renoir, bouclier de lumières.

Vertige





Rocs amers, ponctués d'écume,
avec le vent au fond des poches
et le cœur comme une falaise.

mercredi 15 novembre 2006

Morceaux de bravoure


Rêves éveillés
et surréalité !
Pièces du puzzle,
pièges de théâtre,
en transparence
et en pointillés…
De mémoire,
je n'étais pas là
quand ma mère
s'est démontée.

Champ magnétique

Comme un instantané de ta détresse,
Du ciel gris, une larme a roulé jusqu’à tes yeux.
J’y ai goutté l’amertume de mes jours d’enfant.

Peinture fraîche











Des lunes d'eau
qui s'éclipsent du tableau,
des nymphes lassent…
Un matin à Giverny :
time is Monet.

La Dame de la nuit

Souvenirs de Montreuil,
qui s'égaient autour de minuit.
À Robespierre, la tête qui roule dans un autobus nommé
Noir Désir,

et le cœur comme un tambour d'Afrique.
Où êtes-vous descendue
Dame de la nuit ?
À Croix-de-Chavaux ou à Bamako ?
Loin, j'espère, des sarcasmes à Sarko.

Andante mesto

Pas les marchands d'âmes
pas les trafiquants
pas les affairistes
pas les truands
pas la mafia ni les communistes
pas Poutine et pas Eltsine
mais la Russie, sœur slave, dans le concert de l'Europe et des nations. L'âme russe, comme celle d'Evgeny.

Consolations

Ta douleur, tel un bâtonnet d’encens, s’est vite consumée.
Au creux
de mon épaule, pour toute cendre, ne restaient plus que ton parfum et la marque de tes larmes.

Peinture à l'o

Ô séant d'Océane,
Ô tétins de Téthis…
Ode ad hoc et iodée,
offerte dans un vers saphique
et plein d'o.


Ophélie


Reflet de mes propres pensées
où flottent les quelques souvenirs
de ceux qui ne sont plus.

mardi 14 novembre 2006

Embarquement



La mer, comme une impatience,
nécessaire et renouvelée,
palpitante et désirée.



Rêves ailés




Rémiges empennées et dressées,
ailes arc-boutées, étayées et ventées, les rêves filent le coton
de la nuée.

Arbres de vie

À une allée-lumière, nous les avons croisés et pris dans notre poursuite.

La Grande Vague de Kanazawa


Elle roule, s’enfle de coléreuse écume, s’éparpille en grondant
les galets, puis salue mon âme d’une caresse salée.

L’oiseau dévoré

En marge du sentier battu, une volée de plumes rouges crochées
aux épines des genêts.

Présences



De la pointe du couteau
je saigne ma toile
enfantée dans la couleur.

L'étang jadis












Image d’autrefois, qui roule
en autochrome et frissonne
aux premiers frimas.

Le cri d'Arnulf Rainer

Au fil de l'onde ou du rasoir
flotte, entre deux os,
le cliché griffé d'un modèle assassiné.





© Arnulf Rainer