jeudi 23 novembre 2006

Blister et boule de gomme

Code-barrés. Embouteillés. Consignés. Alignés. Conditionnés… Génération spontanée du sous-vide. De la vie en boîtes de Pétri.
De l'amour plastifié et lyophilisé.

mercredi 22 novembre 2006

L’enfer du décor

Des lignes vitrifiées aux reflets pétrifiés.
Du béton statufié, armé pour la Défense.
Seul le ciel n’a pas été décoré et vit encore en liberté.

Les Valeurs personnelles de René Magritte


« L'on me reprocha encore beaucoup de choses et enfin de montrer dans les tableaux des objets situés là où nous ne les rencontrons jamais. Cependant, il s'agit là de la réalisation d'un désir réel, sinon conscient, pour la plupart des hommes. En effet, déjà, le peintre banal essaie, dans les limites qu'on lui a fixées, de déranger un peu l'ordre dans lequel il voit toujours les objets. Il se permettra
de timides audaces, de vagues allusions. Étant donnée ma volonté de faire si possible hurler les objets les plus familiers, l'ordre dans lequel l'on place généralement les objets devait être évidemment bouleversé ; les lézardes que nous voyons dans nos maisons
et sur nos visages, je les trouvais plus éloquentes dans le ciel ;
les pieds de table en bois tourné perdaient l'innocente existence qu'on leur prête s'ils apparaissaient dominant soudain une forêt ; un corps de femme flottant au-dessus d'une ville remplaçait avantageusement les anges qui ne m'apparurent jamais ; je trouvais très utile de voir les dessous de la Vierge Marie et je la montrai
sous ce jour nouveau ; les grelots de fer pendus aux cous
de nos admirables chevaux, je préférais croire qu'ils poussaient
comme des plantes dangereuses au bord des gouffres... »

mardi 21 novembre 2006

Dali l'a dit à daddy











Dali nous l'a bien roulée :

une femme à sa fenêtre
dans le ciel est emportée.

Sylve








Ovationné
par les arbres
après s'être joué de l'automne,
l'été a passé son chemin.


Le vaisseau fantôme


Embarqués dans la Grande Arche,
les vents dans le gréement,
nous cherchions l'ouverture dans le chœur des haubans.

La Dolce Vita

Marcelo comme le chat
a peur de l'eau.
Marcelo ! Marcelo…
Veni cui paparazzo !
Images de cinéma et de la vie
Magie de Fellini, beauté d'Anita.

lundi 20 novembre 2006

Détour

Un vendredi de liberté,
à regarder les nuages passer
et les tours se planter.

Le miroir de Léon Spilliaert


Introspection.
Le reflet scrute
la glace, le fusain
s'est taillé.

Pour l'éternité,
Spilliaert est
en liberté,

comme la sanguine
qui coule encore

dans les veines
du papier.

Pantone








Aveuglé de lumière, j'ai broyé des couleurs.
Et pendant ton sommeil,
du bout des cils d'un pinceau,

j'ai ébauché les songes qui frémissaient
sous tes paupières.

Baudelaire

Ma petite folle bien-aimée me donnait à dîner, et par la fenêtre ouverte de la salle à manger je contemplais les mouvantes architectures que Dieu fait avec les vapeurs, les merveilleuses constructions de l'impalpable.
Et je me disais, à travers ma contemplation : « Toutes ces fantasmagories sont presque aussi belles que les yeux de ma belle bien-aimée, la petite folle monstrueuse aux yeux verts. »
Et tout d'un coup je reçus un violent coup de poing dans le dos, et j'entendis une voix rauque et charmante, une voix hystérique
et comme enrouée par l'eau-de-vie, la voix de ma chère petite bien-aimée, qui disait : « Allez-vous bientôt manger votre soupe, s… b… de marchand de nuages ? »