mercredi 28 novembre 2007

Photoquai 2

Gerardo Montiel Klint, photographe mexicain.

Les œuvres de Gerardo Montiel Klint sont des scènes recréées, représentant des crimes, des noyades, des suicides, l'abandon de soi… Les paysages paraissent immuables, et ce sont pourtant des lieux du grotesque et du sordide. La lumière et la couleur sont savamment travaillées afin d'obtenir des effets visuels qui accentuent l'aspect dramatique de la scène. En utilisant les nouvelles technologies de l'image, le photographe compose des espaces et utilise des procédés narratifs empruntés à l'histoire de la peinture. Les scènes de fond contrastent avec un personnage central rehaussant la tragédie, la laideur, la répulsion.

Les médias à sensation, au Mexique, regorgent d'images morbides rendant compte des faits divers et de la violence qui n'a cessé de se répandre dans le pays, au point de devenir familière et quotidienne. Gerardo Montiel Klint ne parle pas de faits précis, les images qu'il propose renvoient à des situations qui s'inscrivent pourtant dans l'actualité sociale. Les cadavres abandonnés sont certes des fictions mais pas des images gratuites ; celles-ci correspondent à une réalité que le photographe dénonce dans un titre comme « des mauvaises actions que font les hommes ». En 2002, dans le cadre d'une résidence à la fondation Banff, Gerardo Montiel Klint a effectué un séjour au Yucatán peu de temps après le passage de l'ouragan Isidore, aux effets dévastateurs. Dans ce contexte, il a réalisé des oeuvres situant l'homme confronté à la fatalité des forces de la nature, empreintes d'un certain romantisme. Sans renoncer à une recherche artistique, Gerardo Montiel Klint exprime de manière crue et impertinente son intérêt pour la condition de l'homme contemporain.

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